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Le blog de ildblog

Le retour - en arrière - du Roi

14 Août 2012 , Rédigé par ildblog Publié dans #Exclame-toi - parasite ! (= critique)

J'aime bien regarder (une bonne série TV, un bon film), mais je suis moins fervent en termes de lecteur. Pourtant, je m'y intéresse de temps en temps lorsqu'un ouvrage m'interpelle particulièrement, généralement de par son thème. Comme j'avais déjà mentionné mon inclinaison pour le thème du voyage dans le temps dans mon précédent article intitulé Mes amours 7 : le voyage dans le temps, c'est ce thème qui m'a poussé à acquérir le dernier livre de Stephen King intitulé "11.22.63" publié en novembre 2011 par Hodder & Stoughton - oui, bien sûr, le livre est en anglais et sa version française est prévue début 2013...

 

11.22.63-copie-1.jpg

(image tirée du site www.guardian.co.uk)

 

Autant préciser tout de suite : je ne suis pas un fervent lecteur, et encore moins un adepte de Stephen King puisque c'est le premier roman de lui que je lis (et uniquement parce qu'il aborde mon thème favori de science-fiction). Je le connais évidemment de réputation, et la perspective de voir le "génie" s'attaquer au thème du voyage dans le temps a logiquement décuplé mon envie de lire ce livre. J'ai lu les 731 pages du livre en un mois, et je dois dire que je l'ai apprécié...

 

Une introduction du roman s'impose - attention, sautez ce paragraphe si vous ne voulez pas en savoir trop d'avance ! Le narrateur s'appelle Jacob ("Jake") Epping, professeur d'Anglais récemment divorcé enseignant dans la ville de Lisbon Falls, dans l'état du Maine aux Etats-Unis. L'une des copies qu'il corrige dans le cadre du G.E.D. (niveau Bac) est celle de Harry Dunning, un agent de service du lycée qui raconte le jour de son enfance où sa vie a basculé, lorsque son père alcoolique a assassiné sa famille à coups de marteau, le laissant blessé à vie. Emu par ce témoignage, Jake lui donne une excellente note qui lui permet d'obtenir son G.E.D.. Deux ans plus tard, Al Templeton, propriétaire du restaurant dans lequel Jake a ses habitudes, lui fait part d'un secret incroyable : sa réserve abrite un portail temporel qui débouche invariablement au même endroit dans le passé, à la date du 9 septembre 1958 à 11h58 du matin. Trois détails importants sont à considérer : 1) on peut changer le cours du passé et ainsi influer sur le présent, 2) lorsque le voyageur dans le temps, fraîchement revenu en 2011 deux minutes plus tard quelle que soit la durée de son escapade dans le passé, décide de repartir en 1958, tous les changements qu'il a effectués précédemment sont annulés, et 3) à l'arrivée en 1958, une personne présente sur les lieux semble mystérieusement au courant du statut réel du voyageur dans le temps - son chapeau arbore une carte jaune, mais la couleur de la carte est étrangement susceptible d'évoluer. Après une première expérience, Jake est convaincu de la véracité de ce portail temporel, et Al lui fait part de ses intentions réelles : il a sélectionné Jake pour une mission bien précise - empêcher l'assassinat du Président John Fitzgerald Kennedy à Dallas le 22 novembre 1963 (ou, en américain, "11.22.63") par Lee Harvey Oswald. Après hésitation, Jake accepte la mission, mais s'autorise d'abord une tâche préliminaire : empêcher la mort de la famille de Harry Dunning...

 

Comme je l'ai écrit précédemment, j'ai bien aimé ce livre. Il faut cependant savoir que le livre ne se résume pas à une intrigue politico-policière : Stephen King y a aussi mis de l'amour, ce qui ne manquera pas de soulever de cornéliens dilemmes pour le héros. Le roman ne manque pas non plus de soulever les habituelles questions inhérentes au voyage dans le temps, sans oublier les uchronies et les dystopies. Seul écueil à mon goût (qui, je vous rassure, était prévisible) : Stephen King n'innove pas, puisque je pourrais comparer l'intrigue de ce roman à d'autres romans de voyage dans le temps écrits auparavant. Autrement dit, "11.22.63" est une énième variation de voyage dans le temps ayant pour cadre la culture américaine des années 50 et 60 - fort bien documentée au demeurant, tellement on s'y croirait lorsqu'on lit le livre.

 

Dans la postface du livre, Stephen King explique que l'idée de ce roman lui est venue dès 1971, mais qu'il l'avait mise de côté - le drame était encore frais dans l'inconscient américain, et la démarche de recherche pour l'ouvrage lui semblait titanesque. Il est cependant bizarre de constater qu'entretemps, le voyage dans le passé au moment de l'assassinat de Kennedy par Oswald à Dallas le 22 novembre 1963 ait déjà été porté au moins deux fois (à ma connaissance) sur le petit écran. D'abord en 1990, dans le téléfilm intitulé "Au-delà du temps" ("Running Against Time" en V.O.) réalisé par Bruce Seth Green, dont le scénario présente quelques similitudes avec le roman de Stephen King, et qui a pour acteur principal Robert Hays (alias Ted Striker, héros principal du film "Y a-t-il un pilote dans l'avion ?" ("Airplane!" en V.O.) réalisé par le trio ZAZ en 1980). Ensuite, dans "Lee Harvey Oswald", double épisode d'ouverture de la cinquième et dernière saison de "Code Quantum" ("Quantum Leap" en V.O.) en 1992 - série dont je parle dans l'article intitulé Cantique du saut...

 

Du déjà vu et lu, donc, mais un très bon roman tout de même. Ne boudez pas votre plaisir et armez-vous de bonnes lunettes (pour les anglophones) ou de patience (pour les francophones)...

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