Mes amours 5.3.105 : Chronique de "Cornwall"
Le jeu que je vais maintenant chroniquer était l'un des jeux que je guettais à Essen, et il m'a été offert par Jocelyne en avance pour Noël : il s'agit de "Cornwall", un jeu pour 2 à 4 joueurs créé en 2015 par Johannes Schmidauer-König.
Dans "Cornwall", les joueurs doivent remporter le maximum de points en dessinant un paysage de Cornouailles (sud-ouest de l'Angleterre) avec des tuiles à tendance hexagonale triple (que j'appelle affectueusement "étoiles de ninja"). Avant de commencer la partie, chaque joueur reçoit une pièce et 7 pions "meeples" de personnages de la couleur qu'il a choisie : 4 petits, 2 moyens et 1 gros. La tuile de départ composée de cinq hexagones est posée au centre de la table, affichant les cinq types de paysage présents dans le jeu : prairie, montagne, village, forêt et marais. Le jeu peut commencer !
Lors de son tour, un joueur doit accomplir une action obligatoire, ainsi qu'une action facultative. L'action obligatoire, c'est piocher une tuile et la connecter au réseau de tuiles déjà existant sur le plateau de jeu. La tuile ajoutée doit être connectée sur au moins deux hexagones du réseau déjà présent et étendre au moins un type de paysage à l'endroit où elle est connectée - en sachant que si elle agrandit deux types de paysage, cela rapporte 1 pièce au joueur actif, et si trois types de paysages sont étendus, cela rapporte 2 pièces au joueur actif. Si la tuile ajoutée clôt une zone d'un type de paysage donné ou affiche sur l'un de ses hexagones un dessin de cottage, la zone en question est évaluée en points - dans le deuxième cas présenté, un pion "cottage" est disposé sur l'hexagone concerné de la tuile fraîchement posée et la zone de paysage donnée ne peut plus être étendue par l'ajout de futures tuiles adjacentes arborant le même type de paysage. La deuxième action (facultative) est la pose d'un ou plusieurs de ses pions par le joueur actif sur un ou plusieurs des hexagones de la tuile qu'il vient de poser. Poser un pion sur une tuile permet d'asseoir sa présence dans une zone de paysage donnée (pouvant donc s'étendre sur plusieurs tuiles alentours), et quand l'on pose un de ses pions sur une chapelle dessinée sur l'un des hexagones d'une tuile, cela rapporte immédiatement 3 points. Mais poser un pion peut être payant ! En effet, si poser un seul pion dans un type de zone vierge de tout pion est gratuit, poser un pion dans un type de zone déjà garni de 1 ou 2 pions coûte 1 ou 2 pièces, et il y a également un surcoût si l'on pose plus d'un pion : 1 pièce par pion supplémentaire posé !
L'évaluation d'une zone permet donc de faire gagner des points aux joueurs qui y ont déposé des pions. Dans les cas de base, les points ne sont attribués qu'au joueur majoritaire dans une zone donnée, et la majorité ne se compte pas au nombre de pions mais à la valeur additionnée de leurs tailles : ainsi, si par exemple le joueur jaune a posé dans une zone de prairie un gros pion jaune (de force 3) et que le joueur vert a posé dans la même zone deux petits pions verts (chacun de force 1), cela fait 3 à 2 en faveur du joueur jaune, et c'est donc le joueur jaune qui est majoritaire dans cette zone de prairie. Cependant, dans les zones d'un type de paysage donné arborant au moins un drapeau des Cornouailles (croix orthogonale blanche sur fond noir), les points sont attribués au premier ET au deuxième joueurs majoritaires. Il reste à noter que les marais sont le seul type de zone évalué à la toute fin de la partie. Par ailleurs, si à la fin de la partie, il demeure encore des zones remplies de pions qui n'ont pas encore été évaluées, elles sont évaluées en même temps que les marais - et chaque pièce encore en possession d'un joueur lui rapporte un point supplémentaire.
Pour finir, le jeu recèle une dernière pirouette : lorsqu'une zone est évaluée, les pions installés dans cette zone ne sont pas directement restitués à leurs propriétaires ; en effet, ils sont stockés sur un petit plateau isolé arborant un "pub". Ce qui signifie que les joueurs n'ont pas forcément toujours tous leurs pions à disposition, en sachant qu'il est quand même possible de récupérer tous les pions de sa couleur au prix d'une pièce.
"Cornwall" est un jeu qui appelle naturellement la comparaison avec d'autres jeux du même genre, comme "Carcassonne", "La Guerre des Moutons" ou "Taluva", et "Cornwall" supporte tout à fait cette comparaison, tant il est jouable, tendu et disputé. Chaque partie sera différente grâce au tirage des tuiles mélangées, et chaque partie sera donc l'occasion de se disputer le partage de ces zones de paysages plus ou moins étendues pour lesquelles les majorités seront âprement décidées. Je dois d'ailleurs être clair sur un point : sur les trois parties que j'ai déjà jouées, la victoire s'est presque toujours décidée à la fin, lors des décomptes de points des zones où restaient encore des pions et celles de marais. "Cornwall" inclut donc une certaine notion de planification dans son enrobage de "scoring avec des tuiles", et à ce titre, il se présente comme un excellent jeu que je recommande particulièrement à tous mes lecteurs. Quelques photos pour finir ? :
Gros plan sur le plateau de jeu : au premier plan, le gros pion jaune seul assure sa majorité à Jocelyne dans l'unique case de forêt de cette zone, tandis qu'au deuxième plan, sur la gauche, le gros pion vert de David lui confère la majorité à côté du petit pion bleu de ma femme sur la zone de village composée de deux cases et estampillée d'un drapeau des Cornouailles...
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rodier 01/11/2015 15:01
Ildblog 01/11/2015 17:15
lafeecocon 26/10/2015 17:07
rodier 01/11/2015 21:13